Inauguration...
Inauguration du monument aux morts.
Dimanche dernier eu lieu dans cette paroisse l'inauguration du monument élève par souscription aux enfants du pays morts pour la France.
Le conseil municipal avait prescrit au sculpteur de faire figurer une croix de belle grandeur sur une des faces de la colonne et de placer la croix de guerre au sommet. La colonne de granit, entourée d'une grille, s'élève à quelques pas de la vieille église au milieu des grands arbres et semble vouloir s'élancer vers le ciel dans une trouée lumineuse.
Aucune voix discordante n'a été entendue quand M. le maire et son conseiller décidèrent de demander a M. le cure de bénir le monument le jour de l'inauguration.
En conséquence, une messe solennelle à l'intension des soldats de la paroisse morts pour la France fut célébrée par M. l'archiprêtre d'Issoudun, ancien cure de Cours les Barres. Devant l'assistance des grandes fêtes, et avec l'éloquence facile, suave et pénétrante dont il a le secret, M. le chanoine Chevalier exposa à l'auditoire attentif et recueilli la signification du monument "Il symbolise et perpétue le souvenir de la reconnaissance, l'hommage de notre admiration, la prière de notre foi."
Aux traits de lumière qu'il projeta sur les tragiques événements dont nous avons été les témoins, l'orateur sut joindre l'expression des plus beaux sentiments qu'il fit partager à ses auditeurs attendris jusqu'aux larmes.
Le soir, a l'heure marquée, la foule se forme en cortège prés de l'église pour se rendre au cimetière et revient ensuite autour du monument.
Alors, M. l'archiprêtre s'avance et chante les prières de la bénédiction. M. le maire prononce un discours emprunt du plus pur patriotisme. Apres une minute de silence et de recueillement, M. le maire se tourne vers M. l'archiprêtre et l'invite à prendre la parole.
L'abstention eut été légitime, car la déférence a une invitation amie, mais imprévue, n'était certes pas une garantie d'inspiration soudaine, mais elle eut été pénible pour tous, en particulier pour M. le chanoine Chevalier qui porte dans son cœur le souvenir de quatorze morts inscrits en lettres d'or sur le marbre. En quelques mots heureux, il rappel la vaillance et l'endurance de nos soldats dans la lutte pour la victoire. Il ne craint pas de rappeler que divisions intestines avaient été, pour la puissante Allemagne, un encouragement à se jeter sur nous avec on armement formidable et ses millions de soldats.
Il conclut en montrant que le retour d'un pareil cataclysme ne peut être conjure que par l'union qui fait la force et que cette union est le plus pressant et le plus sacre des devoirs... De nouveaux applaudissements montrent à l'ancien et si aime cure de Cours les Barres qui avait été compris.
La Cloche tinte, les grandes portes s'ouvrent et la petite église, toute baignée de lumière, se remplit aussitôt et la bénédiction du Très saint sacrement termine cette radieuse journée patriotique et Chrétienne.
Il ne vint à l'idée de personne de profaner cette fête par des amusements puérils... Nous adressons nos plus vives félicitations et nos remerciements à M. l'archiprêtre d'Issoudun ainsi qu'a la municipalité et à la population de Cours les Barres.
Source: La Semaine Religieuse du Berry du 13/10/1923 - Transcription Monumentsducher1418