Inauguration...
La Celle
Monument aux morts pour la Patrie
Dimanche 2 mai, la commune de La Celle célébrait la mémoire de ses enfants morts pour la défense de la Patrie. La cérémonie fut très imposante: à 10 heures messe funèbre pendant laquelle M. le curé Moreux fit un bel éloge des défunts; ensuite banquet après le défilé sous un arc de triomphe et enfin à 3 heures, inauguration du monument au cimetière.
Plusieurs discours furent prononcés, par MM. Merlin, maire, Marceau au nom des habitants et Louis Merlin comme ancien combattant, M. Marceau nous ayant communiqué son discours, nous nous faisons un plaisir d'en insérer les principaux passages.
Après un mot aimable à l'adresse des organisateurs:
"Oh! je reconnais, dit-il, toute l'amertume qu'éprouvent les survivants de l'enfer en face de certaines iniquités, mais ne retiens que le résultat: la Victoire!" Mais elle a coûté cher et ceci ramène l'orateur à la dureté des temps présents.
"Moins heureux sont les vivants! Quand le pain manque les hommes se battent. Toutes ces calamités humaines m'obligent à parler Patrie. Les peuples heureux n'ont pas d'histoire, dit-on".
M. Marceau voudrait vivre dans la république de St Martin et évoque le souvenir de l'abbé Grégoire, le conventionnel, dont il donne en exemple l'intégrité:
"C'est justement cette qualité qu'il nous faudrait posséder pour nous rendre meilleurs; le malheur est que le mal vient d'en haut, et que pour aimer la patrie, la rendre prospère, ce n'est pas les impôts forgés à la Chambre qui apporteront l'aisance des ouailles placées entre l'enclume et le marteau.
"Ce n'est pas que je cherche à guérir l'humanité elle est incurable, elle crèvera dans la lèpre disait O. Mirbeau, Continuons avec résignation notre sort de poule et grattons jusqu'au trépas en bons français. Et comme j'ai bâti mon arche à la Marceauderie j'y mourrai, telle la pauvre Philomène au rocher où je me suis accroché en songeant aux éternels absents que nous vénérons aujourd'hui. Saluons-les bien bas en souvenir du sacrifice de leur vie pour défendre la sainte cause ne notre patrimoine national."
Enfin M. Marceau termine par un hommage aux mères:
C'est pourquoi pour adoucir leurs peines nous avons élevé cette modeste pyramide qui symbolise leur sépulture où chacun de nous pourra rendre hommage à leur courageux et immortel dévouement.
Source: L'Echo du Cher du 16 mai 1920 Transcription Monumentsducher1418