Inauguration...
Cette fête a été célébrée le 27 novembre avec le caractère de simplicité qui lui convenait.
Le matin, à 9 heures, une messe a été dite en l’église paroissiale à la mémoire des morts.
M. le curé-doyen d’Aubigny y a prononcé une excellente allocution.
A l’issue de la cérémonie, le cortège s’est formé place du Bureau de Poste. Y figuraient les enfants des écoles, le clergé, le Conseil municipal et ses invités, la Société de secours mutuels, les familles éprouvées par la guerre, les mutilés, réformés et combattants. Remarqué la présence de MM. Mauger, sénateur, Plaisant, député, Halaire, conseiller général ; le chef d’escadron Rebulet, du 1er artillerie, délégué par M. le général Janin, commandant le 8° corps.
Tambours et clairons en tête, le cortège, suivi de toute la population, s’est rendu place de la Mairie où se dresse le monument de granit rose de Bretagne, orné pour la circonstance de drapeaux et de verdure.
Après la bénédiction eut lieu l’appel des 80 noms des soldats de la localité morts pour la France ; les écoliers ont chanté quelques chants de circonstance. Des conronnes et des palmes ont été déposées au pied de la colonne.
Ont pris la parole M. Lasne, adjoint, remplaçant M. Chigot, maire, retenu par le devoir professionnel, M. le commandant Rebuet, M. Joseph Rat, blessé de guerre, M. Halaire, conseiller général, M. Marcel Plaisant, député, M. Mauger, sénateur, M. Jublot, président de la Société des Poilus, qui tous ont rappelé l’héroïsme de nos morts et l’enseignement qu’il comporte pour la génération présente et la future. Des larmes ont coulé sur bien des visages pendant ces discours qui furent écoutés dans un silence religieux, et que nous regrettons de ne pouvoir reproduire faute de place.
Après l’enterrement du sous-officier Pierre Brondeau, ramené du front, un banquet de 92 couverts, bien servi, a eu lieu à l’hôtel du Point du Jour. La plus franche camaraderie y a présidé. Au dessert, M. Mauger, puis M. Plaisant, répondant à un toast de remerciement de l’Adjoint, ont signalé les difficultés de l’heure actuelle et les devoirs de chacun.
Ils ont fait appel à l’union des bonnes volontés pour que la paix si chèrement payée soit réelle et féconde. Nul doute que la laborieuse et honnête population de notre commune n’entende ces excellents conseils.
Source: Le Journal de Sancerre du 3 décembre 1921 / Texte Monumentsducher1418