Inauguration...
Dimanche dernier, avait lieu à Vesnesmes, la bénédiction d’un valvaire et d’un monument élevé en l’honneur des trente et un soldats morts au champ d’honneur.
Ce monument, placé au bas du jardin de la cure, près de la route de Châteauneuf, a été sculpté par M. Morillon, de Châteauneuf, d’après le plan de M. Pison, architecte à Saint Amand. C’est une œuvre de bon goût, de bonne proportions, il est regrettable que les travaux d’entourage n’aient point été achevés pour mieux mettre en relief.
La cérémonie comprenait deux parties : le matin, la bénédiction ; le soir, l’inauguration.
A dix heures, M. le doyen de Châteauneuf, présidant la fête religieuse, M. l’ abbé Foubaustier, ancien curé de la paroisse, M. Aupet, maire de Venesmes, représentant la commune , une délégation des vétérans et des combattants du canton de Châteauneuf se réunissaient à l’église, superbement ornée.
La Grand’messe fut célébrée par le curé de la paroisse, M. l’abbé Foubaustier accompagna les morceaux de violon, les chants de circonstances exécutés par les solistes ou par les chanteuses. En une allocution courte, précise, délicate, M. le doyen de Châteauneuf, montra les rapports qui existent entre ce calvaire et ce monument et demanda à la foule émue de penser à ses morts et de prier pour eux.
Après la messe, toute l’assistance se rendit en procession au monument ; M. le doyen bénit le calvaire puis le monument et enfin l’on termina par le chant de l’absoute.
Compliments et remerciements à tous ceux qui par leur talents musicaux, par leurs chants et leur bonne volonté, ont contribué à la beauté de cette cérémonie.
Le soir à 3 heures se groupaient sur la place de la mairie sous la présidence de M. Valude, député, la municipalité de Venesmes, une délégation des vétérans, une délégation des vétérans, une délégation des anciens combattants, du canton de Châteauneuf ; on se rendit au monument où quatre discours furent prononcés, par M. le Maire, par le président des anciens combattants, M. Rolland de Maillé, par M. Vaut, conseiller général et par M. Valude, député.
Le discours de M. le Maire fut très applaudi : M. Aupet, ancien maître d’école de Venesmes, évoqua en termes émus le souvenir de ses anciens élèves auxquels il expliquait les grandes batailles de la France, ne soupçonnant point à ce moment que ses pauvres enfants seraient appelés à participer à des luttes semblables. Il se rappelle l’affreuse douleur quand apprenant la mort de l’un de ses anciens élèves, il avait la délicate mission de prévenir les familles ; consolons nous parce que ces chers enfants ont versé leur sang pour la plus noble des causes :
« Ceux qui pieusement sont morts pour la Patrie, ont droit qu’à leur cercueil la foule vienne et prie. »
M. Rolland de Maillé en un langage expressif rappela le souvenir de ses camarades, de leur angoisse, de leurs souffrances et demanda que leurs sacrifices ne soient pas inutiles mais contribuent au relèvement de la patrie.
Source: Le Petit Berrichon du 4 octobre 1924. Transcription Monumentsducher1418