Inauguration...
Le dimanche 28 septembre a eu lieu l’inauguration du Monument élevé à la mémoire des Enfants de Villegenon morts pour la Patrie.
A dix heures, un nombreux cortège formé à la mairie et composé de la municipalité, des Vétérans de 1870, des Combattants de la grande guerre et des Enfants des Ecoles, faisait son entrée dans l’église pavoisée aux couleurs nationales pour la circonstance.
La cérémonie était présidée par M. l’abbé Radan, curé doyen de Jars, qui célébra la messe et prononça un discours qui impressionna vivement la nombreuse assistance.
Des chants exécutés sous l’habile direction de M. le curé de Villegenon ajoutèrent à la solennité de la cérémonie et contribuèrent à lui donner son double caractère de cérémonie religieuse et patriotique.
A l’issue de la messe, le cortège se reforma pour descendre au cimetière. Après le chant du Libéra, M. le doyen de Jars bénit le monument ; puis, M. le Braon de Fumichon, ancien combattant, prononça un discours dans lequel il rappela les tristes souvenirs de la guerre et donna d’excellents conseils.
Cette cérémonie terminée, un banquet présidé par M. Mauger, sénateur, réunit une cinquantaine de convives à l’Hôtel Bailly.
A 3 heures eut lieu l’inauguration officielle.
M. Martin, maire de Villegenon, fit l’appel des noms des Morts au champ d’honneur. Cette minute est toujours impressionnante : aussi bien des yeux se mouillèrent.
M. Mauger pris ensuite la parole pour évoquer tout d’abord des heures tragiques d’août 1914 ; pour rappeler ensuite les horreurs de la guerre. Il termina en s’adressant plus particulièrement aux enfants et les exhorta à conserver pieusement le souvenir de ceux qui ont payé de leur vie notre liberté et notre droit de rester Français.
C’est d’ailleurs dans les mêmes termes que M. le doyen de Jars terminait le matin son éloquente péroraison. « Le temps, disait-il, fera disparaître un jours ces monuments élevés par notre piété à la mémoire de ceux que nous pleurons, mais leur souvenir ne doit pas s’effacer de notre mémoire, nous leur devons cette marque de reconnaissance. »
Tous ceux qui ont assisté à ces cérémonies se retirèrent profondément émus. Ils mettront en pratique, espérons-le, les conseils qui leur ont été donnés ; ils se souviendront que l’union de tous les Français a été nécessaire pour vaincre et ils comprendront qu’elle est également indispensable dans la paix.
Source: Le Petit Berrichon du 18 octobre 1924. Transcription Monumentsducher1418