Inauguration ...
Dimanche 3 décembre, à eu lieu l’inauguration du monument élevé par la municipalité de Bannay aux 48 enfants de la commune tombés pour la France.
Dans l’église, drapée de tentures de deuil, surmontées de faisceaux de drapeaux tricolores, une foule très nombreuse assista à la messe solennelle qui fut célébrée pour tous les soldats de la paroisse morts pendant la guerre. On remarquait au premier rang, M. le commandant Néant, délégué par le Général commandant en chef du 8° corps. M. le maire et le conseil municipal en entier, Mme les institutrices. Pendant l’office, des chants de circonstance furent exécutés pas le chœur des jeunes filles et par Mme la Comtesse de Bonneval. La quête fut faite par les petites orphelines de la guerre : Thérèse Delapierre et Madeleine Bedu.
Après la messe, M. le chanoine Auvity, directeur au Grand Séminaire de Bourges, dans un émouvant discours, montra ce que nos morts attendent de nous ; les souvenirs, des prières et l’utilisation de leurs sacrifices par la continuation de leur œuvre.
L’Office terminé, toute l’assistance se rendit, en procession, devant le monument commémoratif, qui s’élève à l’entrée de la place de l’Eglise. M. le maire dépose une couronne. L’instant est solennel. Au milieu d’un silence et d’un recueillement impressionnant, tandis qu’au haut de l’église, aux fenêtres de la mairie et aux branches des sapins, les drapeaux s’agitent et semblent vouloir s’unir à la cérémonie, M. le curé chante les paroles de la bénédiction et par deux fois, fait le tour du Monument en répandant l’eau bénite et en offrant l’encens.
La cérémonie religieuse est terminée.
Alors les enfants des Ecoles, conduits pas leurs maîtres, viennent à leur tour apporter un bouquet de superbes chrysanthèmes, hommage des petits écoliers de Bannay, à leurs aînés tombés au champ d’honneur.
C’est ne moment des discours. Successivement, M. l’instituteur, M. le Comte de la Guère, maire, parlant au nom du Conseil municipal et M. le commandant Néant, la poitrine constellée de décorations, parlant au nom du Général, surent en termes éloquents, glorifier la vaillance de l’héroïsme de nos soldats…
Et la foule se retira satisfaite et remplie de gratitude envers la municipalité qui a si bien fait les choses, et envers tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre, ont contribué à rehausser la beauté de cet hommage rendu à nos soldats.
Désormais, comme l’a si bien dit M. le maire, ce monument sera pour nos soldats la tombe de ceux qui n’ont pas de tombe, et aux yeux de tous, il restera comme le mémorial sacré de leur sacrifice et le témoignage éloquent de notre unanime et immortelle reconnaissance !
Source: Le Petit Berrichon du 9 décembre 1922 - Transcription Monumentsducher1418