Inauguration...
 
Inauguration du monument.
Le dimanche 25 juin a eu lieu, à Plou, l’inauguration du monument élevé à la mémoire des enfants de cette commune tombés pour la France pendant la grande guerre.
L’église est toute tendue de noir, c’est jour de deuil ; un catafalque s’élève dans le chœur, recouvert par le drap tricolore sur lequel sont épinglées la médaille militaire et la croix de guerre. Trop petite, pour abriter  toute la foule accourue, est, pour ce jour, l’humble clocher de village ; aussi plus d’une personne est obligée de se tenir dehors sur la place, comme sur un parvis de cathédrale.
M. Maréchal, curé de Plou, officie et l’absoute est donnée par M. Pavillard, curé de Saint-Florent, ancien aumônier de la 16° D.I., chevalier de la Légion d’honneur et croix de guerre.
Avant l’absoute, il prononce un discours, saluant ces enfants de Plou qui, comme leurs trop nombreux camarades, hélas ! Sont tombés pour le même idéal, l’amour de la France. Dans son discours, M. Pavillard place quelques anecdotes vécues au front, et, à cette évocation, les larmes viennent facilement aux paupières les plus récalcitrantes.
Après la cérémonie religieuse, le défilé se forme et le cortège se dirige vers le cimetière où se trouve érigé le monument.
Viennent les enfants des écoles, précédés du drapeau et conduits par leurs maîtresses et maître ; la section de Chârost des Vétérans des armées de terre et de mer, avec son drapeau et ses tambour et clairons ; M. Soubiran, maire de Plou et conseiller général du canton de Chârost, entouré de son Conseil.
Deux conseillers sont porteurs d’une magnifique palme en bronze qui sera déposée, au nom du Conseil Municipal, au pied du monument. Le clergé vient ensuite, suivi par les nombreuses personnes venues de tous les villages voisins.
Le monument, imposant par sa simplicité, est élevé sur l’allée centrale du cimetière ; il se compose d’un obélisque en pierre de Bourgogne, avec soubassement en pierre dure du pays. De face est sculptée une croix surmontée d’une branche de laurier ; sur les deux côtés sont gravés les quarante noms des enfants de Plou tombés au champ d’honneur.
Le cortège arrive au cimetière et le temps semble s’être mis à l’unisson des cœurs ; il est triste et un léger brouillard tombera lorsque M. Soubiran prendra la parole pour prononcer son discours.
M. le curé Pavillard bénit le monument et récite les prières de circonstance.
Voici le teste du discours prononcé par M. Albert Soubiran :
 
En ce jour de deuil et de recueillement, mais aussi de noble fierté, il appartient au maire de la commune de Plou, au nom du Conseil municipal, de remettre ce monument aux habitants de la commune, de le placer sous leur sauvegarde, afin qu’éternellement reste debout cet hommage, cette expression de notre reconnaissance envers les enfants de Plou morts au champ d’honneur.
Il appartient également au maire, et  c’est un doux devoir, de remercier les souscripteurs, grâce auxquels ce monument a pu être édifié, ainsi que les Vétérans de 1870-71 et toutes les personnes qui sont venues, comme nous, apporter aux familles en deuil l’appui de leur présence. Jour de deuil et de recueillement, vous disais-je ; jour d’émotion entre tous, parce que, devant nos yeux, repassent les images de ces années si dures, parce qu’à notre esprit revient le souvenir des souffrances qu’ont endurées ceux qui sont rentrés parmi nous, les mutilés en sont la vivante image, qu’ont endurées aussi, hélas ! Ceux qui ont été marqués pour le suprême sacrifice, ceux dont les restes reposent dans cet immense cimetière qui s’étend tout au long des anciennes lignes de front.
Quelques-uns sont revenus dans ce cimetière, d’autres dorment leur dernier sommeil à l’endroit où is sont tombés, d’autres, enfin, ont été volatilisés par les explosions, soit que la croix qui surmonte leurs tombes ne morte pas de nom.
Pour tous nos morts, ce monument sera un symbole. Oui, sous la dalle de cette pyramide où vos noms sont gravés, nous reposerez à nos yeux vaillants enfants de Plou, tombés trop nombreux, hélas ! Au cours de ces terribles années.
Trop nombreux toujours, pour Plou en particulier, car la commune a été parmi les plus éprouvées.
Jour de noble fierté aussi, car tous ont fait le sacrifice de leur vie, ils sont morts bravement, gentiment, parce que la France le leur demandait, parce que de leurs dévouement, de leur abnégation, dépendait la liberté du pays.
 
Se tournant alors vers les enfants des écoles, l’orateur dit :
 
Enfants, ouvrez les yeux ; sur les faces de cette pyramide, vous pouvez lire l’histoire de la guerre. Vous verrez qu’à chaque heure l’un des vôtres tombait, vous verrez aussi les pertes des grandes batailles ; vous allez entendre les noms trop tristement célèbres : (liste des noms)
Enfin, comme si cette longue liste ne devait pas être close par l’armistice, Albert Margueritat et Marcel Chagnon, profondément touchés, expirent  dans leurs familles.
Enfants, qui êtes l’avenir, ayez toujours présent à votre pensée ce monument et ce qu’il symbolise. Il vous dira que, pour la défense du pays, un nombre immense de ses fils est parti, que tous ont souffert, que beaucoup ont été mutilés, que trop d’entre eux sont morts. A l’appel de la Patrie, tous ont répondu ; tous se sont serrés les coudes, ne l’oublions jamais. Et si un jour surgissaient de petites inimitiés, de mesquines querelles, même des dissensions intestines, ne nous y abandonnons pas. Pensons à nos morts !
 
Se tournant vers le monument, il salut les glorieux morts par ces derniers mots :
 
Enfants de Plou tombés pour la France, pour nous, au champ d’honneur je m’incline respectueusement devant votre tombe.
 
M. Thuret, capitaine en retraite, chevalier de la Légion d’honneur, médaillé de 1870, président de la section des Vétérans de 1870-71, à Chârost, prend ensuite la parole et s’incline également devant la tombe des morts de la grande guerre en y déposant une palme au nom de la section des Vétérans de Chârost.
Dans son discours prononcé d’une voix tremblante et émue, il demande qu’on associe le souvenir des morts de 1870-71 à celui des morts de 1914-1918, eux aussi étant disparus, à l’aube de la vie pour l’amour de la France : il cite le nom des cinq braves de Plou qui, en 1870-71, devancèrent au champ d’honneur les quarante autres braves de la dernière guerre.
Après ce discours, la cérémonie est terminée et chacun se retire l’âme endeuillée et toute remplie de cette pieuse cérémonie, se disant : Oh non, nobles morts, vous ne serez pas oubliés.
 
Source: Le Journal du Cher du 28 juin 1922. Transcription Monumentsducher1418
Repères:
 
Maires de l'époque:
 
-Philippe Gibouret (1878-1934)
 


Population:
1911 = 732
1921 = 667
Inauguration...
 
Dimanche 25 juin a eu lieu, à Plou, l’inauguration du Monument élevé à la mémoire des Enfants de cette commune tombés pour la France, pendant les cinq années de tourmente.
La cérémonie fut toute de tristesse et de piété, réunissant tous les habitants de la commune dans la même pensée : le souvenir des chers disparus.
Le monument, imposant par sa simplicité, est placé au cimetière. Il est formé d’un obélisque en pierre de Bourgogne, sur un soubassement en pierre dure. De face est sculptée une croix sirmontée d’une branche de laurier ; des deux côtés sont gravés les quarante noms des enfants de Plou tombés au champ d’honneur.
A 10 heures, un service est dit en l’église de Plou par le curé de la paroisse, devant une nombreuse assistance. M. Pavillard, curé de St-Florent, ancien aumônier de la 16e D.I. donne l’absoute, après avoir salué en un émouvant discours les héros de la Grande Guerre.
Le service religieux terminé, le cortège se forme et se dirige vers le cimetière, Viennent les enfants des écoles conduits par leur maître et maîtresses, et précédés du drapeau, la Section de Chârost des Vétérans de 1870-71 avec ses clairons et son drapeau ; M. Soubiran, maire de Plou et conseiller général du canton de Chârost, entouré de son Conseil municipal ; deux conseillers sont porteurs d’une superbe palme de bronze que, dans un instant, au nom du Conseil municipal, M. Soubiran déposera au pied du monument ; les clergé et la foule, accourue de tous les villages et des communes voisines.
Au cimetière, après la bénédiction du Monument, M.A. Soubiran prend la parole, pour remettre en sa qualité de maire, le monument aux habitants de la commune de Plou et le placer ainsi sous leur sauvegarde, il prononce alors le discours suivant :
Discours de M. Soubiran
En ce jour de deuil et de recueillement mais aussi de noble fierté, il appartient au maire de la commun de Plou, au nom du Conseil Municipal, de remettre ce monument aux habitants de la commune, de le placer sous leur sauvegarde, afin qu’éternellement reste debout cet hommage, cette expression de notre reconnaissance envers les enfants de Plou « Morts au Champ d’honneur ». Il appartient également au Maire, et c’est un doux devoir, de remercier les souscripteurs grâce auxquels ce monument a pu être édifié, ainsi que les vétérans de 1870-71 et toutes les personnes qui sont venues comme nous, apporter aux familles en deuil l’appui de leur présence.
Jour de deuil et de recueillement vous disais-je, pour d’émotions entre tous, parce que devant nos yeux repassent les images de ces années si dures, parce qu’à notre esprit revient le souvenir des souffrances qu’ont endurées ceux qui sont rentrés parmi nous, les mutilés en sont la vivante image, qu’ont endurées aussi hélas, ceux qui ont été marqués pour le suprême sacrifice, ceux dont les restes reposent dans cet immense cimetière qui s’étend tout du long des anciennes lignes du front. Quelques-uns sont revenus dans ce cimetière. D’autres dorment leur dernier sommeil à l’endroit où ils sont tombés, d’autres enfin ont été portés disparus, soit qu’ils aient été volatilisés par les explosions, soit que la croix qui surmonte leur tombe ne porte pas de nom. Pour tous nos morts, ce monument sera un symbole. Oui, sous la dalle de cette pyramide où vos noms sont gravés, vous vous  reposerez à nos yeux, vaillants enfants de Plou, tombés trop nombreux hélas, au cours de ces terribles années.
Trop nombreux toujours, pour Plou en particulier, car la commune a été parmi les plus éprouvées.
Jour de noble fierté aussi car tous ont fait le sacrifice de leur vie, ils sont morts bravement, gentiment, parce que la France le leur demandait, parce que de leur dévouement, de leur abnégation, dépendait la liberté du pays. «  Enfants ouvrez les yeux, sur les faces de cette pyramide vous pouvez lire l’histoire de la guerre. Vous verrez qu’à chaque heure, l’un des vôtres tombait, vous verrez aussi les pertes des grandes batailles, vous allez entendre des noms trop tristement célèbres.
1914. Ce sont les disparus ; Marcel Boisselet, Louis Jubin, Henri Touretn Emile Bessemoulin ; à Marbote tombe Constant Hémeret, à Apremont Camille Hémeret, à La Bassée Alexandre Barbarant et Léon Gibouret.
1915. Les combats sur la Meuse, c’est le sergent Henri Desnoux, au Bois Jura c’est Raymond Pirot. La lutte dans le Nord et en Artois, c’est le caporal Georges Fromentin, Jean Rouhault ; à Souchez c’est Théophile Bessemoulin, à La Bassée, Albert Souman,  à Neuville Saint Vaast, Henri Long.
1916. Verdun, c’est le sergent Pierre Braneyre, c’est Pierre Chabin ; dans le Nord, c’est le sergent René Deshaix, Léon Fleury, puis la bataille de la Somme : Louis Goussard et Armand Margueritat.
1917. Louis Bessemoulin revient mourir au pays ainsi que Louis Morel, blessé dans la Somme.
Dans la Somme également tombe Robert Demain. En Serbie, loin des siens, est tué le caporal Auguste Bourset. Et c’est la bataille de l’Aisne ; Alexandre Bêchereau, Edouard Brunet, Théodore Chabin, Alphonse Lelong, Léon Naudin.
1918. Meurent au pays : Louis Barachet, Raymond Bêchereau ; prisonnier en Bavière, Marcel Demai succombe.
Dans les Flandres, tombe Gaston Tessier ; en Belgique, Léon Robinet, quatre jours avant l’armistice.
Aux combats sur l’Aisne et la Marne, c’est Auguste Tatin, Henri Margueritat et le maréchal des logis Jean Duverger succombe à la Ferté sous Jouarre. Enfin, comme si cette trop longue liste ne devait pas être close par l’Armistice en 1920, Albert Margueritat et Marcel Chagnon, profondément touchés, expirent dans leurs familles.
Enfants, qui êtes l’avenir, ayez toujours présent à cotre pensée ce monument et ce qu’il symbolise. IL vous dira que, pour la défense du Pays, un nombre immense de ses fils est parti, que tous ont souffert, que beaucoup ont été mutilés, que trop d’entre eux sont morts.
A l’appel de la patrie, tous ont répondu, tous se sont serrés des coudes, ne l’oublions jamais, et si un jour surgissaient de petites inimitiés, des mesquines querelles, même des dissensions intertines, ne nous y abandonnons pas. Pensons à nos morts !
Enfants de Plou, tombés pour la France, pour nous, au champ d’honneur, je m’incline respectueusement devant votre tombe.
Après de discours, M. le capitaine Thuret, chevalier de la Légion d’honneur, président de la Section des Vétérans de Chârost, salue en quelques mots mes morts dont les noms sont gravés sur le monument, demandant qu’on associe ceux tombés en 1870-71 à ceux de 1914 à 1919. Il cite les noms des enfants de Plou tombés de 1870-71, au nombre de cinq, montrant le chemin du devoir à leurs successeurs qui, eux, arrivèrent à la victoire.
La cérémonie terminée, la foule recueillie s’écoula lentement et chacun regagna son domicile.
 
Source: La Dépêche du Berry du 29 juin 1922. Transcription Monumentsducher1418
Inauguration...
 
Dimanche 25 juin, a eu lieu à Plou, l’inauguration du monument élevé à la mémoire des enfants de commune tombés pour la France pendant le Grande Guerre.
Le monument, très simple, s’élève dans l’allé centrale, il porte les noms des quarante glorieux morts.
Le Curé de Plou, officiait la cérémonie religieuse. L’absoute fut donnée par M. Pavillard, ciré de Saint florent, ancien aumônier de la 16° DI.
Au cimetière, M. Soubiran, maire de Plou a prononcé une touchante allocution et le capitaine Huet a demandé qu’on associe le souvenir des morts de 1870-71a celui des morts de 1914-1918.
 
Source: Le Journal du Berry du 01/07/1922. Transcription Monumentsducher1418
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