Inauguration...
Le dimanche 23 juillet, a eu lieu l’inauguration du monument élevé à la mémoire des enfants de Jars, morts pour la France.
A 10 heures, le cortège, composé des pupilles de la Nation, de la section des Mutilés et de la Société de Secours mutuels, de l’Union sportive et de la Municipalité entourant M. le sous préfet de Sancerre, faisant son entrée, précédé des tambours et clairons, dans l’église déjà remplie. M. le commandant Rebulet, représentait l’autorité militaire. La cérémonie fut imposante, tant par la nombreuses assistance qu’en raison de la circonstance pour laquelle elle était célébrée.
A l’Evangile, M. l’abbé Radan, doyen de Jars, prononça une allocution dont tous furent profondément émus.
En termes empreints du plus ardent patriotisme, il retraça les vertus de nos malheureux compatriotes, héros modestes sans doute, mais aussi héros sublimes, qui ont fait le sacrifice de leur vie pour sauver la France et sont tombés martyrs du droit et de la justice.
Après la messe, M. le doyen bénit la plaque commémorative qui porte les noms des victimes de la guerre. Il commença par faire l’appel et la lecture de la longue liste funèbre, dans laquelle plusieurs noms sont deux et même trois fois répétés, fit couler bien des larmes et c’est au milieu de l’émotion générale que la cérémonie prit fin par le chant du « Libera ».
A trois heures et demi, le cortège se reforma à la mairie pour se rendre au monument où eut lieu l’inauguration officielle. Une nombreuse assistance y était déjà assemblée.
M. Cap, maire de Jars et conseiller général, procéda, au milieu d’un silence imposant, à l’appel des 61 noms inscrits sur le monument et à chaque nom un mutilé répondait Mort pour la France.
Des discours furent prononcés par M. Cap, le commandant Rebulet, M. Plaisant, député et Mauger, sénateur. Tous rendirent hommage au courage et à l’abnégation de nos héros disparus qui partaient voilà huit ans déjà, pleins d’espérance et qui ne devaient pas voir la victoire dont ils ont été les glorieux artisans.
Nous leur devons une reconnaissance éternelle, mais nous devons aussi nous inspirer de leur exemple. C’est par leur union dans le sacrifice qu’ils nous ont obtenu de rester Français, nous devons rester unis dans la pais pour que les fruits de la victoire ne soient pas stériles ; c’est par l’union de tous ses enfants que la France se relèvera de ses ruines et pourra avec l’aide des pouvoirs publics jouir des fruits d’une victoire si chèrement achetée.
C’est ce qu’en termes délicats a dit M. M. Léger, secrétaire de la Société de Secours mutuels, au nom de ladite Société et au nom de l’Union sportive, qui ont déposé des palmes au pied du monument.
Des chants patriotiques furent exécutés par les enfants des écoles, au cours de la cérémonie qui prit fin par le chant de la Marseillaise.
Source: Le Petit Berrichon du 5 août 1922. Transcription Monumentsducher1418