Inauguration...
Dimanche 5 décembre avait lieu l’inauguration du monument aux Enfants de la commune morts pour la France. Cérémonie touchante s’il en fut, relevée par la présence de M. le sous préfet de Sanserre, de M. Mauger, sénateur, de M. Maupin, conseiller général, et de nombre personnes des communes voisines.
Après la cérémonie religieuse, le conseil municipal, les enfants de l’école, les vétérans de 1870, les démobilisés, une foule émue, écoutent avec recueillement l’appel des 18 morts de la commune, puis ces beaux vers de Victor Hugo : « Aux Morts pour la Patrie. » récités par la jeune Renée Bouchaud.
Les discours furent prononcés ensuite par M. le sous préfet, par M. Mauger, puis par M. le maire.
« Enfants souvenez vous, dit M. Mauge s’adressant spécialement aux écoliers groupés, pensez toujours à vos morts. Vous ne saurez jamais tout ce qu’ils ont souffert pour vous. Travaillez, vous êtes l’espoir, vous êtes la France de demain. »
Du discours de M. le Maire de Gardefort, que le manque de place nous empêche de reproduire en entier, nous extrayons le passage final qui exprime bien les sentiments actuels de la grande majorité de nos vaillantes populations des campagnes :
« Nous confions à la garde et à la protection des générations future le souvenir très simple par lequel nous voulons perpétuer la mémoire de nos défenseurs. »
Il exprime notre pitié et notre éternelle reconnaissance.
C’est en le voyant, que les jeunes s’inspireront du devoir à accomplir et de nobles exemples à imiter.
Et pour nous même, à qui l’âge enlève les longs espoirs, il est une leçon de patriotisme et de courage certainement, d’énergie à n’en pas douter, mais surtout de tolérance pour nos idées, pour nos opinions, pour nos croyances.
Les jeunes nous ont montré qu’ils savaient mourir ensemble. Comment donc ensemble, ne saurions nous pas nous supporter !
Ceux qui dorment là bas et un peu partout leur éternel sommeil, nous crient : union travail, confiance. Leur voix domine nos discordes et veut être entendue.
Aussi, tous ensemble, et sans réserve, crions comme eux.
Paix entre nous ! Gloire à nos morts ! Gloire à la France !
M. le sous préfet remet ensuite la médaille militaire à la veuve du Soldat Pinson Abel.
Un banquet fort bien servi a réuni de nombreux convives. Le calme, la cordialité n’ont cessé de régner. On sentait planer au dessus de tous l’image, le souvenir de nos disparus.
Les enfants n’ont pas été oubliés. Une copieuse collation leur a servie. Inutile de dire leur satisfaction.
Compliments aux organisateurs pour la réussite parfaite de cette cérémonie du Souvenir.
Source: La semaine berrichonne, le 12 décembre 1920/Le journal de Sancerre du 18 février 1920. -Transcription Monumentsducher1418