Discours prononcé par Marcel Plaisant a Augy sur l’Aubois le 30 octobre à l’inauguration du monument aux morts.
Monsieur le Maire,
Messieurs,
Aux soldats d’Augy morts pour la Patrie, nous avons élevé ce monument, pour marquer la part de la commune dans ce grand sacrifice qui devait assurer la victoire et afin de laisser dans la pierre l’impérissable souvenir de ces enfants qui domine la destinée des hommes. Dans l’heureux décor de cette ville sui exhale une atmosphère de paix et de labeur, votre piété a jugé convenable de dresser un témoignage perpétuel qui nous rappela les épreuves de la guerre ; sur cette place publique, qui résonne de tous les échos de la vie, il vous a plus de conserver un signe immobile de la mort. Votre geste exprime, la sublime raison qui illuminait ces enfants quand ils se sont donnés, et la raison féconde qui prolonge leur mémoire dans la fortune de la cité.
Ces héros n’ont pas cessé de vous appartenir : tombés pour la Patrie, ils resterons parmi vous. Aussi longtemps que la patrie sera florissante ; offerts en holocauste pour sauver le droit et la liberté, ils continueront, invisibles mais présents, de vous couvrir de leur égide protectrice tant que vos âmes seront ouvertes au souffle de ces pensées généreuses qui forment l’air française, et qui ont fait de notre défense nationale la cause de l’humanité.
« Entre les plus beaux noms, leur noms est le plus beau » proclame le sculpteur en gravant dans le marbre le vers de victor Hugo.
Cestes, leur nom est le plus beau, puisque, de toutes les actions qui revêtent la qualité du caractère, ils ont accompli la majeure, celle qui conduit à la mort, celle qui livrait la vie de leur corps sensible pour l’immortalité de la patrie et de son idéal.
Certes leur noms est le plus beau, car il s’il est vrai de dire que le noms de tous les hommes, peut rappeler les talents de l’individu, leur nom à eux évoque les plus augustes vertus du citoyens et résume au milieu de la gloire de la France, la renommée de votre commune et l’excellence des enfants berrichons issus de notre terroir.
Certes leur noms est le plus beau, puisqu’ils sort culte familial pour entrer dans la tradition populaire, et que leur nom enfin se joint au souvenir de ses hommes et de ces œuvres d’où jaillit notre orgueil social et qui enrichissent le patrimoine moral de la république.
A nous d’honorer ces héros et de rester fidèle à la pensée qui plane sur leur dernier souffle. Ils ont arrêté et brisé les barbares ; pour la patrie et pour la liberté ils sont tombés. Dans la guerre ils sont mort pour la Paix.
Que la pensée de la paix ne soit jamais absente de nos esprits ; et dans cet instant où le président du conseil vogue vers la grande démocratie américaine, pour assister à des débats où va se jouer le sort du monde, nous l’accompagnons de toute la ferveur de nos vœux et de nos espoirs.
Le désarmement est l’idéal constant de la république, elle ne demande qu’à la réaliser pourvu que la sécurité soit garantie à ses frontières, afin de n’avoir pas perdu en vain les enfants que nous célébrons aujourd’hui et qu’à l’horizon de cette stèle, les hommes jouissent du calme et de la sérénité propice aux œuvres fécondes.
Source: L'Avenir du Cher N° 1927 du 06 Novembre 1921. Transcription monumentducher1418