Inauguration...
Inauguration d’un monument patriotique.
On nous écrit :
Ainsi que le « Journal du Cher » l’avait annoncé, c’est dimanche 17 septembre qu’a eu lieu l’inauguration du monument aux morts de la guerre.
A la messe dominicale, à laquelle, outre une foule nombreuse, assistait la très grande majorité
des conseillers municipaux, ont eut le grand plaisir d’entendre une allocution des plus émouvantes prononcée par M. le curé et des chants fort bien exécutés par les chanteuses ordinaires de la paroisse et rehaussés par le gracieux concours de plusieurs dames en villégiature dans les environs.
L’église, trop petit pour contenir la nombreuse assistance, dont une partie n’avait pu en franchir les portes, était admirablement décorée. A l’entrée du chœur, la reproduction d’un tombeau du front, avec une simple croix de bois surmontée d’un casque ; ; ce souvenir, orné de drapeaux, fleurs et verdures, était d’un réalisme impressionnant.
C’est devant lui que M. le Curé, à l’issue de la messe, récita les prières de l’absoute.
Après quoi, la procession, dans un ordre parfait, se déroula pour se rendre au cimetière, où M. le Curé donnait une bénédiction particulière aux tombes, reconnaissable aux petits drapeaux les décorant, qui renferment les corps actuellement ramenés du front.
Puis on revint au monument érigé sur la place de l’église, à la suite d’une souscription dont le chiffre, relativement imposant, apporta aux finances de la commune une aide des plus appréciables. Élevé en forme de pyramide, en granit de Belgique, agrémenté d’une palme de bronze et surmonté de la croix de guerre, il présente, dans sa simplicité, un aspect des plus satisfaisants.
Il avait été, pour la circonstance, entouré de drapeaux et de guirlandes tricolores, son soubassement disparaissant sous l’amoncellement des fleurs déposées par les familles des chers disparus.
C’est en présence du clergé que l’assistance put entendre parfaitement exécuté par le chœur des chanteuses la cantate décidée au général de Castelnau à l’occasion de la mort de ses fils, puis qu’on en arriva à l’inauguration officielle.
Après une courte allocution du maire, on entendit les discours de circonstance prononcés par ceux des élus qui avaient pu répondre à l’invitation de la municipalité. Ce fut d’abord (à tout seigneur tout honneur!) le sénateur Pajot, puis MM. De Maransanges et Darnault, conseillers général et d’arrondissement du canton du Châtelet.
Le sous-préfet de Saint-Amand et le député Valude s’étaient excusés. L’armée était représentée par le colonel Soulié et deux gendarmes, dont le chef de brigade du canton.
Cette journée, si réussie, au cours de laquelle le soleil qui nous boudait depuis plusieurs jours, a bien voulu faire son apparition, se termina par le traditionnel banquet. Il eut lieu à l’hôtel Maréchal. Aux invités de marque, parmi lesquels on comptait, en plus des élus, M. le Curé, le colonel Soulié, M. le percepteur et MM. Les gendarmes, s’était joint un certain nombre de souscripteurs, et parmi eux, le maire en tête, les douze conseillers municipaux de la commune.
L’heure tardive avait aiguisé l’appétit des convives. Aussi firent-ils honneur à l’excellent repas servi par l’imposante hôtelière ; mais l’heure des toast arriva sans que les vins généreux, qui avaient été versés, ne parvinssent à délier beaucoup de langues.
Seuls M. Darnault prononça quelques paroles pour remercier de la réception qui lui était faite et féliciter les organisateurs, et M. Pajot… félicita la cuisinière, M. de Maransanges s’était excusé de ne pouvoir assister au banquet.
Entre temps, un poème de grande envergure, et très habilement conçu avait été lu par son auteur, M. Hervelon, instituteur en retraite, conseiller municipal de Saint Pierre les Bois, qui fut chaleureusement applaudi.
Un assistant.
Source: Le Journal du Cher du 24 septembre 1922. Transcription Monumentsducher1418