Des discours...
Les discours
Nous publions ci-après le texte des discours qui ont été prononcés à la cérémonie d’inauguration du Monument aux Morts de Dun-sur-Auron.
Discours de M. Vinadelle.
Mesdames,
Messieurs,
Au nom des Conseil municipaux de Dun-Sur-Auron, Contres et Parnay, et comme Maire, Président du Comité et en son nom, l’ai l’honneur de remettre aujourd’hui , ce monument aux habitants de la ville de Dun-sur-Auron et de le placer, avec tout ce qu’il représente pour nous de deuils et de regrets, sous leur protection et leur sauvegarde afin de perpétuer l’hommage de notre reconnaissance aux Enfants de nos communes tombés au champ d’honneur ».
Monsieur le Préfet,
Mon colonel,
Messieurs,
Il m’appartient également, et ce m’est un devoir particulièrement agréable de remercier le représentant du gouvernement de la République d’avoir bien voulu accepter de présider cette cérémonie ; de saluer respectueusement le représentant de l’armée délégué de M. le général commandant le 8e corps ; de remercier les membres du Comité qui ont eu la délicate mission de recueillir les souscriptions ; de remercier aussi les souscripteurs, les Conseils municipaux, qui, tous unis dans un même sentiment de gratitude et de générosité ont permis de mettre sur pied cette œuvre, en témoignage des sacrifices, de l’abnégation totale, des sentiments absolus de noblesse et de beauté dont a été parsemé le chemin glorieux que les « Poilus » nos concitoyens et nos frères ont parcouru.
De la Flandre aux Vosges, de la Baltique Carpathes, des Alpes et l’Adriatique, partout ils ont également souffert, également lutté, prodigué leurs énergies et leur sang.
La Mort, qui sans cesse, planait sur leurs actes et leur donnait la même sereine fierté avait dépouillé leur mentalité en lui conservant le meilleur.
Ils se ressemblaient tous. Même traits tirés, mêmes barbes hirsutes, même regard brillant où se concentrait la volonté. Solidaires au plus haut point les uns des autres, ils s’aimaient d’une affection simple, profonde et tendre, renforcée entre le survivants de la douleur qui leur venait de leurs camarades tués à leurs côtés.
Quelle sensation poignante, celle de ce drame rapide et tragique : mourir stupidement d’une balle ou d’un éclat d’obus sans même voir l’adversaire qui vous frappe ! Dans l’eau ou dans la boue enlisant, rester des mois, des années à attendre ; et recevoir la mort d’une balle, d’un obus ou d’une bombe tombant du ciel sillonné d’avions sinistres ou encore d’un gaz perfide qui na vous ronger sournoisement les poumons.
La guerre a ses tristesses, la guerre a ses horreurs.
En ce jour de deuil, de recueillement et de fierté aussi, ces tristesses et des horreurs devaient être rappelés devant ce monument, élevé à la mémoire « Poilu victorieux » poilu de tout grade, chef ou soldat, héros anonyme, rouage minuscule de l’énorme machine mais qu’il fallait trouver où il était nécessaire et qui s’y est trouvé quand il a fallu, jamais découragé, jamais abattu, tenant sur place jusqu’au dernier souffle, combattant toujours et sans cesse, ardent à l’attaque, prompt à la riposte, tenace à la poursuite, incomparable instrument de victoire pour tout dire.
…Et, en effet, la Victoire est venue. Les peuples libres ont triomphé par la valeur de nos héroïques chefs et soldats, dignes de leurs grands ancêtres de la Révolution.
Ils ont triomphé ! Mais combien meurtrie est demeurée notre France : 1.500.000 morts, autant de mutilés, dix départements envahis et saccagés.
On eût un instant, devant l’énormité de la tâche, douter du labeur humain. Mais non ! L’ouvrier a repris l’outil, le paysan la charrue, l’intellectuel ses études.
Des cités florissantes ont affirmé leur solidarité en adoptant les villages les plus pauvres, et voilà que petit à petit, des toits neufs émergent des ruines et que déjà renaît la vie.
Courage, confiance ! La même admiration solidarité qui a donné aux Alliés la Victoire est le plus sûr garant de notre relèvement.
Parents si cruellement éprouvés, veuves éplorées, soyez fiers de vos chers disparus ;
Leur héroïsme e entouré votre non d’une auréole de gloire immortelle ;
Enfants qui m’écoutez ; travaillez dans la paix comme vos pères ont travaillé dans la guerre ! Que ce monument cous rappelle, à vous qui êtes l’avenir, que pour la défense du pays, un grand nombre de ses fils sont partis, que beaucoup sont revenus mutilés, que trop sont morts et que tous ont souffert !
Morts de Dun-sur-Auron, Contres et Parnay, Enfants du Berry, je m’incline respectueusement devant vos noms gravés en lettres d’or dans le marbre.
Vous êtes tombés pour la défense du territoire, pour le maintien de nos libertés et de nos droits ! Puisse votre sacrifice n’avoir pas été vain !
Gloire à la France immortelle.
Discours de M. le Ct de Lajame de Belleville
Monsieur le Préfet,
Mon génral,
Monsieur le Maire,
Mesdames, Messieurs,
Mes chers Camarades,
Au nom des anciens combattants de 1870, je viens saluer ce monument élevé à la mémoire et à la gloire des Enfants de Dun-Sur-Auron, Parnay et Contres, morts pour la Patrie de 1914 à 1918.
Je le salue aussi comme soldat de la grande guerre pensant laquelle j’ai eu l’honneur et la fierté de pouvoir servir encore mon pays en 1914, 1915 et en 1916.
Il y a quatre ans, à pareil jour, le 11 novembre 1918, l’ennemi demandait la paix avouant ainsi sa défaite et signait l’armistice que le Maréchal Foch assuré pourtant de la victoire complète et prochaine lui accorda par humanité et pour arrêter l’effusion du sang ; armistice qu’à ce moment même, on célèbre à l’endroit où il fut conclu par une cérémonie à laquelle nous devons associer nos pensées et nos cœurs.
A cette date, 160 des nôtres, dont nous avons entendu les noms avec une profonde émotion, étaient tombés sur les champs de bataille, où avaient succombé à leurs blessures dans les hôpitaux. Quelques-uns ont été ramenés près de leurs familles, qui ont au moins la consolation de pouvoir porter sur leurs tombes des prières et des fleurs ; d’autres, sont ensevelis dans la terre qu’ils ont arrosée de leur sang ; plusieurs, même, hélas ! ont eu leurs membres dispersés par les mines ou la mitraille, c’est pou eux tous, que se dresse ce monument destiné à perpétuer leur souvenir.
Je ne vous dirai pas à quels combats ils ont pris part, je n’énumérerai pas les différents points du front, il faudrait les citer tous, où, après avoir creusé la terre, ils ont vécu dans la boue cette dure vie des tranchées si contraire à notre tempérament et à laquelle cependant, ils s’étaient si vite et si courageusement adaptés. Mais il est un nom que je tiens à évoquer ici parce qu’il représente une des plus grandes et des plus pures gloires de la guerre, qui nous appartient bien à nous seuls Français, car aucun de nos alliés n’était avec nous : Verdun ! Verdun, le rempart inviolé de la Patrie, contre lequel six mois durant, sont venues se livrer les attaques furieuses de l’ennemi ; Verdun, où s’est illustré le 95e, qui comptait dans es rangs de nombreux Berrichons et c’est peut-être à l’un des vôtres qu’un officier de ce régiment, le lieutenant Péricard jeta ce cri demeuré célèbre : « Debout les Morts ».
Aussi c’est debout, chantant la victoire, que nous avons voulu représenter nos morts ? Regardez ce bronze : c’est le soldat français auquel un de ses chefs prématuré disparu, le général Humbert, rendait ce magnifique témoignage : « Le soldat français est splendide… nos hommes accomplissement en toute simplicité des actes de héros.
Oui, c’est le héros de la grande guerre si grand, que par sa vaillance et son endurance il a surpassé tous ces aînés : les soldats de la Royauté, les volontaires de la République, les grognards de l’Empire, et tous ceux qui sont tombés sur toutes les parties du monde où ils ont porté notre drapeau ; si grand qu’il a fallu pour le caractériser, trouver un mot nouveau entré avec lui dans l’histoire : Le Poilu.
C’est lui que j’ai vu, le 14 juillet 1919, souvenir toujours resplendissant et ineffaçable, précédé de ses trois grands chefs Joffre, Foch et Pétain, franchir l’arc de Triomphe sous lequel repose depuis, dans une apothéose tous les jours renouvelée, le Soldat Inconnu, vers lequel montent sans cesse les pieux respects et les hommages pleins de gratitude de ceux qui ont survécu.
Aux morts de 1870, un monument a été élevé dans le cimetière, il convenait à ceux, qui malgré leur courage, ont connu la défaite, mais à ceux qui, en nous ramenant le Victoire, nous ont rendu nos chères provinces d’Alsace et de Lorraine, après la plaque de marbre sur laquelle sont inscrits leurs noms dans notre vieille et belle église, il fallait un monument sur la place publique pour les exalter et les proposer en exemple non seulement à vous jeunes gens et à vous enfants des écoles, mais à tous ceux qui viendront après nous.
C’est lui que nous inaugurons en ce jour de fête nationale, où tous les cœurs doivent battre à l’unisson puisqu’il s’agit de commémorer notre victoire et de glorifier ceux qui nous l’ont donné auxquels nous vous associons aussi, vous, les blessés et les mutilés.
Parents devant lesquels je m’incline avec respect, vous que nous honorons dans cette fête avec ceux que vous pleurez, ne demeurez pas accablés sous votre douleur, mais qu’elle se change plutôt en fierté, car c’est par vos fils, vos époux et vos pères, c’est pas le sacrifice de leur vie que la France a remporté la Victoire.
N’oublions jamais la leçon que nous ont donné nos héroïques Poilus : s’ils ont vaincu, ce fut en marchant tous dans un même élan, un même cœur vers un même but, dans une même union sacrée d’où dépendait alors le salut de la Patrie.
Cette union sacrée, c’est à vous parents, Amis, c’est à nous tous d’en entretenir la flamme ; sachons lui sacrifier généreusement tout ce qui ne saurait être inspiré par un pur idéal.
Alors nos morts ne sont pas tombés en vain ; nous nous sentirons les dignes continuateurs de la tâche qu’ils nous ont si magnifiquement tracée et l’union sacrée ravivée par tous, nous aurons, comme eux dans la guerre, sauvé dans le Pais notre douce et chère France.
Discours de M. le Ct Morelle.
La société des Vétérans, dont la devise est : « oublier, jamais !, a pensé qu’il lui appartenait :
D’amener au pied de ce monument le drapeau tricolore ;
De saluer les autorités qui représentent le Gouvernement de la République, l’Armée ;
De rendre hommage à tous ceux qui ont contribué à la préparation de cette cérémonie et à son éclat :
Les souscripteurs,
Le Comité qui a su choisir le sujet,
L’artiste qui eut l’inspiration,
Les pouvoirs publics, qui fixèrent l’emplacement et assurèrent l’exécution de l’œuvre.
Il nous appartient peut-être aussi de dégager la signification de cette solennité c’est-à-dire la glorification du passé et l’exaltation des morts, l’édification des vivants et l’annonciation de l’avenir.
Avec ce moment, pénètrent, sur la place publique, deux mots qui nous viennent du fond des âges, qui se sont attardés en route, qui reçoivent enfin droit de cité, deux mots si grands qu’ils furent appelés des vertus ; le Foi de l’Espérance.
C’est la foi dans les destinées du pays, c’est l’espérance en des jours toujours meilleurs que respire et que célèbre en chantant le soldat victorieux que voici. Son piédestal est un pavois, parce que sur les plaques de marbres sont inscrits en lettre d’or les noms de 160 enfants de Dun, de Contres et de Parnay, qui sont morts pour que vive la Patrie.
Qui de nous ne le reconnaîtrait pour un des siens, ce soldat alerte ? Casqué, guêtré, sanglé, malgré le fourniment qui le surmonte, sous le poids des outils, des ustensiles, des armes, il a des ailes, et il chant.
C’est ainsi que vous le verrez toujours, mères et veuves inconsolables, ce fils, ce mari qui vous manque, tel qu’il était lors de sa dernière permission, tel qu’il est parti pour ne plus revenir, avec sa capote bleu horizon ternie, avec, au flanc, ses musettes bondées, avec sur le bras, ses brisques glorieuses, regrettant certes le foyer, mais fier d’aller accomplir là-bas un magnifique de voir de défense nationale.
C’est ainsi que vous le reconnaîtrez encore, enfants qui passez ici quatre fois par jour, allant de la rivière aux écoles, et vous orphelins à qui, chaque soit, la maman attentive demande un effort de mémoire, sa faveur de l’basent inoubliable.
C’est inasi que toujours, le soldat de France, l’artisan de la victoire, apparaîtra aux habitués de cette place du Marché, maraîchers, hommes des champs ou citadins, qui échangent ici des souvenirs ; ils se rappelleront qu’eux aussi ils ont chanté, terribles avec : La Marseillaise, joyeux avec : La Madelon, gracieux avec le joli tambour ; et chacun oubliait les intempéries, les privations, les fatigues, le danger.
Ainsi, s’érige donc en permanence, et pour des siècles, la leçon de notre époque, la leçon des peuples et des rois, celle qui a pénétré partout, dans les palais comme dans les chaumières, la grande leçon de la grande guerre, la valeur incomparable de la personnalité humaine.
Des temps nouveaux nous sont promis, qui ouvriraient une ère nouvelle de prospérité et de grandeur. Nous la devrons au prodigieux sacrifice que la Nation française a consenti, en laissant sur les champs de bataille 1.700.000 de nos enfants ; nous la devrons aussi à l’effort mondial des peuples vers la liberté et vers la fraternité ; nous la devrons surtout au sursaut de la vitalité française, après des larmes, parmi les ruines.
Cet âge heureux, elle aura achevé de le mériter, la France, terre qui ne veut pas mourir, race pétrie d’invincible allégresse, si nous savons faire pénétrer partout le sentiment des devoirs impérieux ; la natalité réhabilitée, la production intensifiée, toutes les richesses territoriales exploitées, les œuvres sociales amplifiées, les revendications populaires écoutées ;
Si nous savons enfin faire entendre à l’Humanité le cri qu’il faut ;
Guerre à la Guerre !
Guerre à la Haine !
Pais à la Pais !
Discours de M. Valude.
M. Valude félicite la Municipalité et le Comité d’avoir choisi la date du 11 novembre pour inaugurer le Monument qui rappellera la vaillance des Enfants de Dun, Parnay et Contres.
Il souligne avec quel entrain, avec quelle gaîté, sont partis de la place Séraucourt, le 5 août 194, les poilus du 95e. Il évoque les trains de la mobilisation, les wagons ornée de feuillages et des inscriptions que prodiguait à plaisir, une jeunesse ardente et vaillante ; A Berlin ! Train de plaisir pout Berlin !
Ces vertus ont de tout temps été celles du soldat de France et, se tournant vers le poilu de bronze, il les exalte à nouveau et s’associe à son symbole, le chant bien français de la Victoire en chantant, le chant des héros de 1793, le chant des poilus de la Grande guerre.
Discours de M. Mauger
-Voir L’Avenir du Cher 1922-
Discours de M. Plaisant.
Mesdames,
Monsieur le Maire,
Messieurs,
Célébrons aujourd’hui, nous qui les avons connus, l’incomparable héroïsme des soldats morts pour la Patrie ; laissons voir, si nous le pouvons, la simplicité de leur courage qui était éclatant dans leurs cœurs mais qui voulait rester obscur dans l’action ; répétons qu’ils étaient généreux, ardents et magnifiques, que la passion de la justice rendait plus belle encore la flamme de ces âme s : et nous n’aurons rien dit de plus que les raisons de notre amour, et la postérité jugera que nos paroles sont trop faibles devant ce monument qui réclame des enfants de Dun-sur-Auron, la gloire immortelle.
Mais cette éblouissante renommée empruntée aux travaux de la guerre est faite de deuil et de sang. Dans l’enthousiasme de la victoire, pour que le droit triomphe, pour que la France soit sauvée de la servitude et de l’opprobre, pour que les lauriers couronnent les enseignes de la République, il a fallu que des jeunes hommes meurent, que des femmes et des orphelins pleurent. Ne l’oublions jamais : mesurons la grandeur de cette perte ; saluons cette auguste souffrance.
En découvrant le voile de cette pierre l’anniversaire du jour où le vaste silence de la paix est tombé sur ces champs de carnage où triomphe la mort, je vous félicite Monsieur le Maire d’avoir si bien senti la concordance entre la destinée de ces enfants et la perfection de leur œuvre. A tous ceux qui nous entourent pour venir rendre hommage à ces héros de l’humanité, nous pouvons dire en reprenant les paroles de l’orateur : « Venez vois dans un même objet la fin de ces desseins et le commencement de nos espérances ; venez voir tout ensemble la dissolution et le renouvellement de votre être ; venez voir le triomphe de la vie dans la victoire de la mort. »
Mais tandis que nous évoquons le souvenir des nobles sacrifiés qui, ce soir-là, ont ajouté des étoiles au ciel de la patrie, comment ne pas être oppressé par le sentiment du devoir qui reste à remplir, comment ne pas dire que nous avons encore une victoire à remporter sur ls forces mauvaises, une victoire sur l’Europe, une victoire sur nous-mêmes : la victoire de la paix. A la Société des Nations qui vient de se réunir à Genève, aucun peuple n’a dépensé des efforts plus persistants et plus utiles que ceux de la France pour l’œuvre de la paix, parce qu’aucun peuple au monde n’yu est plus intéressé à raison de la modestie de ses moyens devant la majesté du patrimoine intellectuel qu’il doit défendre. Ce sont les représentants de la République qui ont affirmé que le désarmement moral était la condition du désarmement matériel ; ce sont les représentants de la République qui ont proposé un programme de réduction méthodique des armements. Mais l’assemblée de la Société des Nations reconnaissante vis-à-vis de la France, consciente de ses blessures et de l’abnégation de ses fils a affirmé que du paiement des réparations dans nos régions dévastées et du règlement des dettes interalliées dépendait le rétablissement de la confiance mutuelle que désirent les peuples dans un élan de concorde et de fraternité.
Ah ! sur ce bronze, vous avez gravé les âges à venir : « La victoire en chantant leu ouvre la carrière ».
Oui, dans le désordre du combat, dans une ivresse sublime, le premier qui s’engage dans la carrière, c’est le soldat : il court vers la mort.
Mais les invisibles qui suivent, ce sont les citoyens ; dans l’ordre dominé par la solidarité sociale, dans le monde nouveau pacifié sous les auspices de la République, les hommes marchent ; ils courent vers la vie, vers la beauté.
Discours de M. le Préfet
Le Préfet prend ensuite la parole pour dire qu’il a tenu à répondre à l’invitation de la ville de Dun afin de venir déposer au pied du Monument les lauriers de la République.
Il adresse un souvenir ému à tous les disparus, à leurs familles, aux blessés et mutilés et les comprend tous dans l’hommage qu’il apporte au nom du Gouvernement.
Il vante l’heureuse inspiration de l’artiste qui a modelé le bronze et en a tiré un Berrichon rieur et plein d’entrain qui personnifie si bien le frame sourire du soldat français.
Ce visage souriant représente ce que fut le moral de nos troupes qui, ainsi qu’on l’a dit, mais qu’on ne saurait trop répéter, semblaient comme leurs ancêtres de 1794 clamer que « la victoire en chantant leur ouvre la barrière » par où l’on sauvera la Patrie.
Elle fut sauvée ! Gloire en est aux héros. Quant aux survivants, il leur appartient de crier « Haut les cœurs » pour que la France se maintienne grande et forte, prospère, humaine, pacifique.
Grande et forte, par l’union de nos efforts d’intelligence et de cœur ; prospère, par notre travail de tous les jours, l’ordre dans la cité, la tolérance dans les esprits ; humaine, par la pratique d’une solidarité toujours plus large, plus généreuse, plus fraternelle ; pacifique, par notre volonté affirmée, imposée s’il le faut, de la justice et du droit.
Il termine en disant que, devant la Monument, qui perpétue la mémoire des enfants de Dun, Parnay et Contres, tombés pour la Grande cause, il vient de renouveler les serments de la République.
Source: La Dépêche du Berry des 13 et 14 novembre 1922.