Les discours
M. Desbarres, maire de Menetou Salon prend la parole. Il adresse ses remerciements au représentant de M. le préfet et aux parlementaires qui assistaient à la cérémonie et présente les excuses de MM. Breton, Pajot et Mauger, sénateurs ; Laudier député maire de Bourges, retenu par la journée de Pasteur ; Dubois, député, empêché pour raison de santé.
J’éprouve, dit-il, une émotion profonde en vous remettant ce monument élevé à la mémoire des enfants de notre commune tombés glorieusement sur le champ de bataille pour la défense de notre sol. Je vous le donne en garde.
Devant cette œuvre due à la générosité de la population, mon cœur se serre et ma pitié va vers tous ceux qui pleurent leurs enfants, époux, fiancés ou frères, fauchés à la fleur de l’âge.
Nos sentiments affectueux se dirigent vers les familles de ces héros qui ont donnés leur vie pour la Patrie. Nous les enveloppons de nos plus chaudes sympathies, car nous savons que c’est à ces braves que nous devons le salut de la France.
M. Desbarres évoqua ensuite l’émotion qui éteignit la population de Menetou Salon lorsque le toscin annonça la mobilisation générale. Il rappelle l’énergie et l’abnégation de tous. Il retrace en termes saisissants les souffrances des poilus dans les tranchées et souligne l’importance des sacrifices consentis par le paysan qui arrosa de son sang, pour en assurer la défense, cette terre qu’il aime jusqu’à mourir pour elle.
Vous qui avez gagné la guerre, termine M. Desbarres, artisans de la pais, enfants éternellement regrettés de Menetou Salon, je vous salue et je m’incline devant vos familles en deuil.
M. Cormont, président de l’Union nationale des combattants, salue, au nom de leurs anciens frères d’armées survivants, ceux que la mitraille a ravis à leur famille.
La Patrie ajout e t’il, citant un passage de Periclès, n’a pas seulement perdu son printemps, mais son été. Les fruits sont tombés après leurs fleurs.
Nous, qui avons combattu à vos côtés, nous poursuivrons l’œuvre commune. Nous resterons à l’école suggestive de nos morts. Comme ils sont serrés dans leur tombés, nous resterons serrés dans la vie. Comme eux, nous serons énergiques, laborieux et vigilants, pour que nos enfants obtiennent la pais que nous avons voulue.
M. Gaillard, commandant au 95° régiment d’infanterie, représentant, le général Janin, apporte l’hommage de l’armée aux morts de Menetou Salon.
M. Valude compare les années de travail pénibles que nous connaissons depuis l’armistice à celles autrement terribles marquées par le sang et le dévouement des poilus. Il invite les survivants de la guerre à s’inspirer de l’exemple que leur a donné ceux qui sont tombés face à l’ennemi.
M. Plaisant s’incline avec émotion et respect devant le Monument qui rappellera le souvenir de ces héros dont l’exemple doit nous être profitable.
Travaillons, dit-il, à l’achèvement de l’œuvre qu’ils ont amorcée et qui leur a coûté la vie, à la grandeur et à la destinée de la République.
M. Giraud, conseiller de Préfecture, présente les excuses et les regrets du Préfet du Cher, qu’il représente, et salue les morts glorieux de Menetou Salon et les anciens combattants dons les efforts et les sacrifices surhumains doivent porter leur fruits et c’est pour y parvenir que l’occupation de la Ruhr a été rendue nécessaire. Cette mesure seule peut obliger l’Allemagne, débitrice malhonnête, à s’acquitter envers nous.
Source: La dépêche du Berry du 28 mai 1923. Transcription Monumentsducher1418