M. Trompat, maire de Sancergue, s’avance au pied du monument et prononce l’allocution suivante ;
Mesdames, Messieurs, Mes chers enfants,
Toutes les communes de France, désireuses de perpétuer le souvenir des morts glorieux dont la plus terrible guerre que le monde ait encore connue a jonché notre sol national, élèvent des monuments de reconnaissance à ceux qui pendant quatre longues années, ont lutté dans la boue des tranchées, contre la force brutale déchaînée.
Les communes de saint martin des champs et Sancergues ne pouvaient manquer à ce devoir. Leurs habitants ont voulu aussi pérenniser le souvenir des combattants tombés au champ d’honneur, et dont les noms gravés dans nos mémoires, nous inciteront à rester toujours unis : unis par le travail dans la pais comme nous l’avons été pendant la tourmente guerrière ; pour un idéal de justice et d’humanité qui n’oubliera pas la république ; et la France meurtrie et saignante encore des blessures reçues en défendant, avec sa propre liberté, celle du monde entier.
Au nom des conseils municipaux de saint martin des champs et de Sancergues, je remets à la bonne garde des populations des deux communes, ce monument, modeste sans doute, mais qui n’en sera pas moins, pour nous tous, un symbole vénéré.
Merci à tous ceux qui, par leur obole ou leur travail, ont contribué à son érection, aux souscripteurs de la souscription.
A M. Bonnet l’architecte toujours dévoué.
A m ; Danton ? l’habile entrepreneur.
Merci à nos représentants M. Mauger, sénateur, et MM. Laudier, Valude et Plaisant, députés du Cher.
Et à vous tous mes chers amis, venus si nombreux à cette cérémonie, évocatrice d’heures douloureuses, où vous avez voulu par votre présence, marquer votre sympathie à nos inoubliables défunts. Merci.
Parents si cruellement éprouvés par la mort de fils aimés ; épouses éplorées qui conservez le souvenir du cher disparu ; enfants qui avez perdu votre père, et qui devenez les fils de la France : nous ne vous dirons pas : Clamez vos regrets : mais qu’à l’angoisse qui vous étreint, se mêle un sentiment de fierté pour l’héroïsme de ceux que vous pleurez, et dont les noms désormais sacrés, auréolent la vôtre d’une immortelle gloire.
Après un ban exécuté par la fanfare Les enfants de la Vauvise, M. Trompat procède à l’appel des morts. Tour à tour les petits garçons et les fillettes viennent répondre ; « Mort pour la France » en déposant chacun un bouquet au pied du monument. Toujours émouvant est, pour les parents et amis qui les ont connus, l’énoncé des noms de ceux qui sont restés dans la tourmente et dont la stèle inaugurée aujourd’hui rappellera aux générations futures, les sacrifices et la gloire.
Source: La semaine berrichonne du 28 juillet 1922. Transcription Monumentsducher1418