Discours de M. Richsmann, Préfet du Cher
Considérant ce monument qui se dresse majestueux dans la blancheur de se pierre, M. le Préfet ne peut défendre de la voir comme enveloppé d’un voile de deuil, puisqu’il est érigé à la mémoire des 144 enfants de la commune de Sancoins, qui sont morts pour la Patrie.
L’orateur prend sa large part de l’émotion de la population, qui, profondément émue en ce jour, à , tout entière, défilé devant ce monument, apportant des fleurs, symbole de son hommage et de sa reconnaissance.
Sur ceux que l’on a connus, que l’on a aimés, qui reposent les uns au pays natal et les autres sur la ligne du front, dans la voir sacrée, sur tous ces glorieux morts honorés dans ce monument, érigé à leur mémoire, tous, habitants de Sancoins, vous pouvez venir pleurer en évoquant le souvenir des êtres chers qui ne sont plus ; mais vous pouvez être fiers aussi de vos enfants, tombés en héros, et en vous rappelant leur sublime sacrifice, vous sentirez jaillissant de cette pierre, comme un frisson passer sur le pays tout entier.
Comme représentant du gouvernement, je suis heureux d’apporter à vos braves soldats, dont on vient de rappeler les hauts faits, le salue de la République.
En quelques mots émouvants, l’orateur évoque les derniers instants des mourants, envoyant dans la nuit du champ de bataille, à travers les étoiles, un suprême adieu au pays natal, aux parents bien-aimés, au clocher qu’ils ne devaient plus revoir.
M. le Préfet souhaite que tous ces morts n’aient pas versé en vain des flots d’un sang précieux, qu’au contraire leur sacrifice soit fécond.
C’est à ceux qui survivent de recueillir leur héritage et de poursuivre leur œuvre ; ils ont combattu, ils sont morts dans l’Union sacrée, pour gagner la guerre et pour nous assurer la pais. Dans l’intérêt de ce pays, que chacun travail désormais, comme eux, à consolider la pais entre les citoyens.
La tâche de nos glorieux morts est finie ; cette des survivants commence. Tous nous devons nous dire que la paix ne doit pas être signée seulement avec l’ennemi, mais qu’elle doit être encore et surtout entre tous les Français.
Ce but, constate M. le Préfet, est l’une des principales préoccupations du gouvernement, c’est la pensée qu’il a récemment exprimé ; vous l’inscrirez dans vos cœurs.
L’orateur termine par un dernier hommage aux victimes de la guerre :
Morts de Sancoins, dit-il, je vous salue et je dépose sur votre monument les lauriers de la gloire et de la République. (Appl.)
Le discours de M. le Préfet du Cher a terminé cette belle cérémonie qui laissera à Sancoins un souvenir inoubliable.
Source: La Dépêche du Berry du 19 juillet 1922. Transcription Monumentsducher1418