Inauguration...
Dimanche 25 septembre, Brinon a inauguré les monuments élevés à la mémoire des enfants de la commune morts pour la patrie et à la gloire des combattants de la grande guerre.
Le monument élevé sur la place et la plaque posée au cimetière avaient été offert par souscription publique, tandis que le monument de l’église est un don fait par Mme Courtin, en mémoire de son fils unique Pierre Courtin, tombé victime de la guerre. Ce monument « L’ange de la Victoire couronnant le poilu », porte une plaque sur laquelle sont inscrits les noms de tous les enfants de Brinon morts pour la France.
Ce fut une fête toute d’union sacrée. Toute la population s’était mise, la veille, à orner le bourg jusque dans les coins les moins passagers ; ce n’était partout qu’arbustes plantés le long des rues, guirlandes, fleurs et arcs de triomphe.
La fête commença par la messe. L’église, qui avait été orné avec un goût délicat et présentait un coup d’œil superbe, se trouva beaucoup trop petite pour contenir tout le monde.
La cérémonie, rehaussée par la présence de Mgr Girbault, vicaire général, fut très impressionnante. La musique « L’union Brinonaise », prêta son concours, et M. Gilbert, qui tenait l’harmonium, fit entendre des chants d’une très belle envolée.
Le conseil municipal, ayant à sa tête son maire, M. le Dr Souquière et son adjoint, M. Marius Guerrier, ainsi que la compagnie des pompiers, sa section des Vétérans, un groupe composé de presque tous les mobilisés de Brinon, de veuves et d’orphelins de la guerre, étaient présents. Remarquez également parmi l’assistance ; M. le capitaine de vaisseau Salaün, M. le commandant Dufour, M. le capitaine Brunet, M. Gauriat, maire de Clémont etc., etc.
Mgr Girbault, dans un sermon d’un patriotisme très élevé, célébra les vertus des combattants de la grande guerre.
Après la messe, le cortège se rendit au cimetière. Il y fut procédé à la bénédiction et à l’inauguration du cimetière militaire, où déjà reposent plusieurs de nos glorieux morts ramenés du front. Une plaque portant les nos de tous nos morts, est érigée au milieu.
M. Halaire, conseiller général, prit la parole pour leur adresser notre reconnaissance et les assurer de notre souvenir. Après lui. le capitaine Lionel Wallet, conseiller municipal qui fit toute la campagne et fut témoin de la vaillance et de l’abnégation des poilus de Brinon, parla à son tour pour relater leur vie de souffrance et de misère et pour rendre un suprême hommage.
Après cette cérémonie, le cortège se reforma et, tandis que le cortège rentrait à l’église, il se dirigea vers la place du jardin public sur laquelle est érigé le monument principal.
Ce monument en granit de Belgique, est composé d’un socle formant la figure de la Croix de guerre et d’un fût représentant un obus ; il est très bien conçu et d’un bel effet.
A ce moment, M. Ranson, sénateur de la Seine et questeur du Sénat, MM. Mauger, sénateur et Plaisant, député, qui venaient d’arriver, se joignirent au cortège.
Devant le monument, M. le Dr Souquière, maire, dans un magnifique discours, après avoir payé le tribut d’hommage aux poilus s’éleva contre les concessions continuelles faites aux boches, concessions sabotant notre victoire et qui vont leur permettre d’esquiver une grande partie des réparations qu’ils nous doivent, nous laissant cette charge à nous, les vainqueurs !
MM. Mauger et Plaisant prirent ensuite respectivement la parole. Du discours de ce dernier, nous extrayons le passage suivant :Discours de M. Plaisant Ces discours furent écoutés dans un religieux silence ; la population de Brinon n’est pas d’une nature bien démonstrative, mais elle sait apprécier la valeur de ce que l’on lui dit, et en fait son profit.
Après un défilé dans les rues du bourg, un banquet fut servi sous le préau de l’école, qui réunissait environ 200 convives. Cette partie du programme, où bonne chère et toast furent très appréciés, fut menée avec entrain. Nos musiciens, toujours actifs et pleins de bonne volonté, donnèrent ensuite un concert sur la place et à neuf heures, la retraite clôtura cette fête, qui, le beau temps aidant, fut réussie de tout point.
Source: Le Journal de Sancerre du 8 octobre 1921 - Transcription Monumentsducher1418