Inauguration...
Hier, a eu lieu à Crézancy une émouvante cérémonie à l’occasion de l’inauguration du monument élevé à la mémoire des enfants de la commune morts pour la France.
En présence d’une nombreuse assistance, M. André, maire de Crézancy, a procédé à l’inauguration du monument et prononcé un discours unanimement apprécié. De nombreuses personnalités avaient tenu pour la circonstance à se trouver aux côtés de la municipalité de Crézancy. On remarquait notamment : MM. Mauger, sénateur du Cher ; Plaisant et Valude, députés ; Dissard, sous préfet de Sancerre ; lieutenant Colonel Gigot, major de la garnison de Bourges. Ils ont pris successivement la parole après le maire de Crézancy. On remarquait également M. Maupin, conseiller général, et MM. Biquin, Hardoin, conseillers d’arrondissement.
La Fanfare de Sancerre prêtait son concours à la cérémonie, au cours de laquelle la médaille militaire a été remise par le lieutenant colonel Gigot, au soldat réserviste Chigot, demeurant à Sancerre, rue des Remparts.
Le monument, œuvre du sculpteur Thébault et à l’érection duquel contribua M. Jarry, architecte, a été des plus admiré. Un banquet, des mieux servi, par les soins de M. Roulin, adjoint au maire, a clôturé la cérémonie.
Nous ne pouvons, en raison d’un manque de place, donner le texte des discours prononcés. Toutefois, il convient de citer ce magnifique discours de M. Marcel Plaisant où il jette un coup d’œil sur la situation extérieure :
Le premier devoir de nos mandataires est de contraindre le gouvernement à exécuter vos volontés, non seulement vis-à-vis de l’ennemi vaincu, dont la vocation est d’obéïr, mais encore à l’égare des alliés et des puissances associées qui ne peuvent pas avoir d’autre ambition que de satisfaire à leurs engagements.
Les résultats de la dernière conférence de Parie ont fait ressortir les difficultés que comportait la réalisation de ce dessein d’entente, même avec nos amis britanniques qui ne paraissent pas avoir perçu toute l’importance des garanties qu’une France continentale doit exiger du monstre germain pour diminuer les risques d’une nouvelle guerre, spectre hideux qu’accompagnent des images d’horreur et de désolation.
Du moins pouvons nous approuver jusqu’ici le gouvernement d’avoir maintenu la thèse française au sujet de la ? Intacte au milieu de la discorde. Mieux encore, nous devons lui donner notre appui, affirmer que tous les français sont derrière lui chaque fois qu’il se refusera à des transactions sur les droits d’autrui qui n’aboutiraient qu’à des compromissions aux dépens de la sécurité nationale. Encore que nous puissions regretter que le conseil suprême ne se soit pas arrêter à une solution immédiate, toutefois, il nous plaît de croire que le renvoi devant la Société des Nations assurera, dans le partage de la Haute Silésie, le triomphe de la doctrine française qui est celle de la justice, celle du libre droit des peuples, celle au nom de laquelle ces enfants sont tombés. Comme le traité de Versailles exige que la société des Nations se prononcé à l’unanimité, il nous appartient en définitive de faire respecter la volonté du peuple en adoptant une décision qui sauvegarde la dignité de la France et ses intêrets vitaux
Source: La dépêche du Berry 1921 - Transcription Monumentsducher1418