Inauguration... avec discours
Nous avons donné lundi un premier compte rendu de la cérémonie d’inauguration du Monument aux Enfants des Aix morts pour la France. Nous pouvons aujourd’hui y revenir plus longuement. Il est regrettable que le temps ait été aussi mauvais et que la pluie qui ne cessait de tomber ait quelque peu gêné les efforts des organisateurs de cette belle cérémonie, mais elle n’en a pas moins revêtit un caractère émouvant et son souvenir demeurera gravé dans la mémoire de ceux qui y ont assisté.
Le monument qui s’élève dans le petit Square voisin de la Mairie représente un poilu, fièrement campé, le fusil tenu horizontalement, semblant défier l’ennemi et lui signifier : on ne passe pas ! Coulé en bronze, il est l’œuvre du sculpteur Maubert, de Brétigny sur Orge. Le piédestal qui est aussi de belle allure et qui porte gravés en lettres d’or l’inscription ; La Ville des Aix d’Angillon à ses Enfants morts pour la France, ainsi que les noms de ces glorieux défenseurs du pays, est dû à M. Blavier, de Bourges, élève de Jossant. L’érection de l’ensemble a été assurée par les bons soins de M. Millet, agent-voyer aux Aix.
Après la sonnerie : Aux Champs, toutes les têtes se découvrent pendant que M. Taillemite, lieutenant de réserve, des Aix, fait l’appel funèbre des disparus et que M. Gimonette, sergent des sapeurs-pompiers répond au nom de chacun d’aux : « Mort pour la France » !
Après la Marseillaise exécutée par la Fanfare, une petite fille de l’Ecole des Aix, Mlle Daigne, récité d’une voix émue et à la perfection l’immortelle poésie de Victor Hugo : Ceux qui pieusement sont morts pour la Patrie…
La Pluie ne cesse de tomber et c’est sous l’averse impitoyable que les orateurs ont dû prononcer leurs discours. Nous publions ci-après les discours de MM. Henriet, Brenet, et du colonel Gruardet.
MM. Valude et Plaisant ont à leur tour improvisé quelques paroles éloquentes, exaltant l’héroïsme de ceux qui sont tombés pour la Patrie, et faisant appel, dans les heures que nous traversons, à l’union de tous les Français. M. Mauger s’est plus particulièrement adressé aux enfants des Ecoles, qui l’écoutaient avec déférente attention, leur montrant la grandeur et l’importance du sacrifice de leurs aînés et les adjurant de se montrer plus tard, si les événements le nécessitaient, et si la Patrie était de nouveau en danger, leurs dignes continuateurs.
Les discours terminés, les jeunes gens de l’Ecole de garçons, dirigés par leur dévoué maître, M. Renaud ont fait entendre un hymne remarquablement rendu, puis les fillettes des Ecoles sont venues à tour de rôle déposer au pied du Monument un petit banquet composé par les soins de chacune d’elles.
Le banquet
Un banquet suivait la cérémonie d’inauguration. Il a eu lieu à 13 heures, dans la Salle des Fêtes angillonnaise et comprenait environ 150 couverts. M. Henriet, maire des Aix, présidait, ayant à ses côtés les parlementaires et les personnalités précédemment signalées. Le menu était dû aux bons soins de M. Biesse, véritable artiste culinaire. Il est inutile de dire que les convives y furent honneur et s’accordèrent à le déclarer délicieux.
Au champagne, M. le maire des Aix porta la santé de ses hôtes et remercia bien vivement, au nom de la ville des Aix, les parlementaires et les diverses notabilités qui avaient honoré par leur présence cette fête du Souvenir.
M. Mauger remercia à son tour la municipalité des Aix, au nom des personnalités invitées par elle. Examinant brièvement la situation politique, un peu obscurcie actuellement par quelques nuages noirs à l’horizon, l’honorable sénateur exposa le devoir qui s’imposait de compter avant out sur nous-même et de ne pas redouter de faire clairement comprendre à nos Alliés qu’avec eux ou sans eux la France se relèvera quand même (vifs applaudissements). Pour ce relèvement indispensable que le travail des agriculteur, car c’est pas la production intensive des produits du sol qu’on arrivera à se passer du concours de l’étranger, concours qu’il nous fait chèrement payer. M. Mauger examine alors en terminant la question du change, puis il lève son verre en l’honneur de la municipalité et de la ville des Aix.
M. Marcel Plaisant remercie également en quelques mots.
Après le banquet, un concert a été donné sur la place par la Fanfare, sous la direction de M. Cochet, chef de musique.
Dans la soirée, une représentation de gala a eu lieu à la salle des Fêtes angillonnaise.
Source: La dépêche du Berry du 3 mai 1922. Transcription monumentducher1418