Inauguration...
La municipalité de Dun sur Auron, d’accord avec la comité de souscription publique, avait choisi la date de l’anniversaire de l’armistice pour inaugurer le Monument élevé à la mémoire des enfants des communes de Dun sur Auron, Parnay, et contres, tombés au champ d’honneur.
Cette cérémonie avait rassemblée une affluence considérable et on peut dire que toute la population s’était porté place de l’étape, où le monument est érigé.
Autour de ce monument se groupent : l’excellent Musique de Dun ; La société des Vétarans avec son drapeau ; les Anciens Combattants, Mutilés, etc., ainsi que la Compagnie des Sapeurs-pompiers.
Des délégations des Ecoles, ainsi que des familles en deuil, assistent à la cérémonie.
Le rendez-vous des autorités était fixé à la Mairie. A 2 heures ½, le cortège se met en route dans l’ordre suivant :
M. le Préfet du Cher ; M. Vinadelle maire et conseiller général de Dun ;
M. le sénateur Mauger ; MM. Valude et Plaisant, députés ; (MM. Pajot et Dubois s’étaient excusés)
M. le colonel d’artillerie Gruardet ; M. le commandant de Bellville ;
M. le Sous-Péfet de Saint-Amand ;
MM. jean Foucrier, conseiller général ; Delelis et Crogny, conseillers d’arrondissement.
La municipalité de Dun, les conseillers municipaux ; les maires du canton, ainsi que tous les fonctionnaires du canton.
Le Monument de Dun est d’inspiration très heureuse. Le socle, en pierre, est très élevé. Il supporte un poilu en bronze avec la devise « La victoire en chantant ! » Sur les côtés, des plaques de marbre, où se trouvent gravés les noms des 160 soldats du pays tués pendant la guerre.
Tout autour du monument, des couronnes, des fleurs, à profusion ont été disposées.
Lorsque le cortège officiel arrive, la place est noire de monde. La Musique attaque un de ses meilleurs morceaux, puis un lieutenant fait l’appel des noms (160), tandis qu’à chacun d’eux un Mutilé répond « Mort pour la France ! »
Une vive émotion étreint les cœurs de tous les assistants.
Huit discours, que nous publierons dans un prochain numéro, ont été prononcés dans l’ordre suivant :
M. Vinadelle, maire et conseiller général ; M. le colonel Gruardet, représentant le Général commandant la 8e région ; M. le commandant de Belleville, ancien commandant de 1870 ; M. le commandant Morelle, au nom des Vétérans ; M. le sénateur Mauger ; MM. les députés Plaisant et Valude ; M. le Préfet du Cher.
Après l’exécution de le Marseillaise, le cortège s’est rendu à l’hôtel Margot, où un vin d’honneur était offert aux autorités officielles.
M. Vinadelle a salué tout d’abord la mémoire du vieux républicain Casimir Lesage, dont il a fait l’éloge. Combien, dit-il, il aurait été heureux d’assister à cette inauguration, son souvenir restera gravé parmi nous.
M. Vinadelle a remercié ensuite M. le Préfet d’avoir bien voulu accepter la présidence de cette cérémonie. Il lui en est profondément reconnaissant. Ses remerciements vont de même à M. le sénateur Mauger, aux députés Plaisant et Valude aux représentants de l’Armée, à M. le Sous-Préfet de Saint-Amand, aux Conseiller généraux et d’arrondissement, aux représentants des diverses sociétés, aux Maires du canton, aux Comité de souscription publique qui a su mener à bien l’œuvre entreprise.
Après avoir complimenté le sculpteur du Monument, M. Vinadelle a levé son verre en l’honneur de tous les invités.
M. le Préfet, prenant la parole à son tour, a alors exprimé à M. Vinadelle les sympathies de l’Administration, en rappelant que le dévouement dont fait preuve le conseiller général de Dun dans l’accomplissement de ses mandats, n’a d »gale que sa modestie.
Très applaudi, M. le Préfet a rendu ensuite un éclatant hommage à la mémoire de M. Casimir Lesage, républicain de la première heure, qui partagea les difficultés que connurent les fondateurs de la République.
Après quelques paroles à l’adresse des fonctionnaires présents, M. le préfet leva son verre en l’honneur de m. Millerand, président de la République.
On se séparait alors sous une excellente impression, tandis que les autorités et les personnalités présentes se rendaient au domicile mortuaire de M. Casimir Lesage, présenter leurs condoléances à la famille et saluer la dépouille de cet intègre républicain.
Source: La Dépêche du Berry du 13 novembre 1922. -Transcription Monumentsducher1418